Rémunérations : les ITPE et l’inflation, grands oubliés des mesures catégorielles 2022
Le SNITPECT-FO ayant obtenu à l’automne 2021 la bascule de 100% des primes pré-existantes (ISS+PSR) dans la partie pérenne du RIFSEEP, à savoir l’IFSE, il était attendu que le CIA moyen en 2022 serait nécessairement porté au niveau des catégories A du pôle ministériel. Ce sera bien le cas.
Ceci étant posé fin 2021, nous nous sommes attachés au premier trimestre 2022 à ce que les dispositions applicables à l’IFSE des ITPE reprennent des dispositifs essentiels à la progression de rémunération déjà pré-existante, et mis l’accent sur plusieurs points, dont la prise en compte financière de l’expertise. Nous en attendons la concrétisation dans une note de gestion qui n’en finit plus d’être retardée.
Une réunion programmée le 9 juin par la DRH visait, elle, à mettre sur la table les mesures générales du Projet de Loi de Finances 2022 (environ 8 M d’euros).
Bilan pour les ITPE des mesures catégorielles générales 2022 ?
Rien, hormis cette mise à niveau programmée sur le CIA, revalorisé de 10% par comparaison à 2021 (+2% de l’indemnitaire perçu au total). Un « one shot » correspondant à peine à la hausse du SMIC depuis un an, après 15 ans de disette indemnitaire.
Quels enseignements généraux tirer de l’approche de l’administration du MTE ?
Il aura été beaucoup question de gains moyens, notamment dans le cadre de la bascule au RIFSEEP de la filière technique. Jamais des pertes de perspectives salariales pour les nouveaux entrants dans le dispositif, qui sont des économies faites sur leur dos pour les années à venir. Faut-il rappeler les montants des gains en cas de promotion promis d’être divisés par 2 à partir de 2022, le sort fait aux ITPE stagiaires en scolarité (3A) ou la suppression des montants qui étaient supérieurs dans certaines zones géographiques (Hauts de France, Outre Mer,…) ?
L’IFSE et la manière dont ses évolutions sont appliquées forment un rideau de fumée pour ne serait ce qu’estimer les avancées catégorielles réelles et concrètement versées aux agents. Cette opacité n’est toujours pas levée 5 ans après les premières bascules au RIFSEEP dans le pôle ministériel de la Transition Écologique.
Y aura-t-il un jour une politique salariale prospective pour les agents de ce ministère, au-delà d’un mantra « convergence » très fonction publique compatible mais qui ne correspond pas aux attentes des agents et aux spécificités de la filière technique notamment ?
Partira-t-on un jour d’un état des lieux et/ou d’un état 0 de référence à partir duquel identifier rattrapages nécessaires des gels passés et revalorisations à programmer ? Ce ne sera pas pour cet exercice une nouvelle fois.
Nous avons fait de notre côté cet exercice d’état des lieux il y a un an et continuerons de le porter, mais à un autre niveau que dans une réunion de présentation de décisions non concertées et non contextualisées, ou si peu.
Et ce mantra de la convergence, dans lequel tous s’engouffrent, y compris les autres organisations que Force Ouvrière, quels en sont ou en seraient les objectifs ?
Geler encore pour 10 années les revalorisations pour les corps, notamment de la filière technique, dont les rémunérations seraient en moyenne au dessus de celles d’agents d’autres corps ?
Les qualifications attendues, les niveaux de recrutement dans les corps, la reconnaissance de l’expertise, les priorités des missions du pôle ministériel entreront-elles en compte à un moment ?
Il n’en aura pas été question ce jour.
Car sinon cette convergence devrait aussi bien être considérée par rapport aux administrateurs de l’Etat et aux IPEF pour l’ensemble de la catégorie A, ou viser les corps de la filière administrative ou technique les mieux rémunérés de la fonction publique de l’État.
Nous ne nous inscrivons pas dans cette logique voire ce dogme de ladite convergence, qui ne fait que préparer des projets bien plus néfastes pour la fonction publique de carrière.
Et l’inflation dans tout cela ?
Des mesures catégorielles qui au final sont totalement en décalage avec les montants de l’inflation constatés depuis un an.
Le paradigme a totalement changé depuis un an, l’administration du MTE et le gouvernement n’en ont apparemment pas pris la mesure.
L’indemnitaire doit a minima, comme le point d’indice, être indexé à celle-ci.
Dans un système comme le RIFSEEP maintenant en vigueur, cela passe par des rattrapages individuels et des différentes composantes (socles, tickets mobilité, promotion ou d’ancienneté, compléments d’IFSE) qui assurent à tout un chacun une compensation de l’inflation.
Après seulement il sera question de revalorisations.