Congrès 2006 de la FGR-FP
Par Désiré Estay, Délégué national des retraités.
_ La Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique (FGR – FP) a tenu son congrès les 13, 14 et 15 juin 2006 à la maison de la chimie à Paris. Le SNITPECT était présent à cette manifestation.
A l’occasion de ce congrès la FGR – FP fêtait ses 70 ans. Elle a été créée en juin 1936 par Marthe PICHOREL qui en fut la première Secrétaire Générale à une époque où la reconnaissance officielle du droit syndical chez les fonctionnaires n’existait pas encore. Ce droit ne fut reconnu qu’en 1946. Marte PICHOREL dut donc recourir à une forme juridique associative. (Après avoir tenté en 1920 de créer, avec d’autres, le Syndicat National des Instituteurs, elle fut inculpée d’infraction aux lois sur les syndicats).
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_ Entre les deux guerres, pour défendre leurs droits, les fonctionnaires doivent se regrouper en amicales ou associations. Leur diversité est grande, les points de vue multiples et toute action unitaire fort difficile. Le coût de la vie croit rapidement entre les deux guerres et l’adaptation des salaires à la cherté de la vie n’est pas automatique. Les revendications sont permanentes. Les gouvernements, notamment ceux de droite, dénoncent des « fonctionnaires budgétivores ».
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_ Pour les pensionnés le régime est toujours celui de loi organique de 1853. Sous la pression des salariés la loi du 14 avril 1924 inscrit le principe de péréquation des retraites : à chaque variation du traitement des actifs les retraites varient dan les mêmes proportions. C’est une avancée considérable mais elle restera longtemps sans effet en raison des délais de liquidation et de revalorisation. Les agressions contre les retraites perdurent. La loi de finances de 1930 renouvelle l’affirmation du principe de péréquation (toujours inappliqué après 6 ans) mais l’assortie d’une réserve de taille : sa réalisation est subordonnée à des économies « acquises par le recul des limites d’age et la révision de classement dans le service actif ».
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_ Différentes dispositions retardent la mise en place des mesures votées. D’avril à octobre 1934 des décrets-lois amputent de 10 à 15% un grand nombre de petites pensions et remettent en cause les principes mêmes de la loi de 1924. Les manifestations, réunions, meetings, affiches, tracts, etc….. se multiplient. Marthe PICHOREL lance en mars 1936 un vibrant appel aux retraités en vue de la création d’une Fédération Générale des Retraités. Elle sera entendue et deviendra la première Secrétaire Générale de la FGR – FP et le restera jusqu’en 1945. Le statut associatif de la FGR – FP est toujours en vigueur.
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_ Ce bref rappel historique est, 70 ans après, d’une étonnante actualité et ne peut qu’interroger fortement les camarades actifs et retraités.
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_ La FGR – FP était donc la première fédération de retraités du secteur public, bien avant que les grandes centrales syndicale créent les unions confédérales des retraités comme l’UCR – FO à laquelle nous appartenons aussi.
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_ Le SNITPE a adhéré en 1948 à la FGR – FP le caractère à la fois intersyndical et associatif lui confère une indépendance de bon aloi.
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_ Le congrès des 13, 14 et 15 juin 2006, auquel nous avons participé, a exprimé une résolution générale articulée autour de 6 objectifs d’action :
– négocier une nouvelle loi réformant les retraites sur la base d’autres choix incluant, pour les fonctionnaires, le retour aux principes essentiels du Code des pensions civiles et militaires.
– négocier une nouvelle loi réformant l’assurance maladie construite avec l’ensemble des forces sociales, prenant en compte tous les aspects sanitaires, sociaux, économiques, financiers et gestionnaires et permettant l’accès de tous à des soins de qualité.
– réviser les critères de revalorisation des pensions publiques ou privées et, en priorité, obtenir une augmentation significative des basses pensions.
– démontrer à partir d’exemples locaux l’insuffisance des mesures envisagées pour faire face au vieillissement de la population et améliorer la situation des personnes en perte d’autonomie.
– exiger des pouvoirs publics la consultation régulière et systématique des organisations représentatives des retraités, à tous les échelons de compétence et avant toute décision concernant les retraités et les personnes âgées.
– oeuvrer au maintien et au développement de services publics de qualité et de proximité, également répartis sur le territoire et accessibles à tous afin de garantir la cohésion du pays.
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_ Le congrès a également exprimé trois motions revendicatives :
– L’une sur la fonction publique où la FGR – FP rappelle son attachement au statut général de la fonction publique et au maintien de la budgétisation des pensions des fonctionnaires.
– Une autre sur la protection sociale demandant une véritable politique de santé, le renforcement pour une assurance maladie universelle et des actions structurées pour l’aide aux personnes âgées en luttant, notamment, contre l’isolement.
– la troisième porte sur la fiscalité et insiste sur le nécessaire rééquilibrage entre les efforts fiscaux des ménages et des entreprises, des revenus du travail et du capital.
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_ Le SNITPECT reste, bien sûr, en contact avec la FGR -FP et participe, selon ses moyens, aux actions de défense des intérêts de tous nos retraités.