Coronavirus et activité des secteurs du BTP : ITPE concernés, soyez vigilants !
La circulaire du 4 avril 2020, signée par 5 ministres et secrétaires d’État, est adressée aux préfets de département et vise trois priorités. Le guide de préconisations pour la sécurité sanitaire est également transmis.
Les deux premières priorités visent à s’assurer de la disponibilité des entreprises qui permettent directement ou indirectement le fonctionnement des services publics concourant aux besoins vitaux de la population.
Dont acte.
Mais que vous exerciez dans les secteurs de l’immobilier, des infrastructures de transport, au premier rang desquelles les DIR et VNF, les transports publics, de marchandises ou de personnes, les infrastructures maritimes ou de défense, la troisième priorité mise en avant incite très fortement les préfets à organiser la reprise de chantiers, non pas sur les bases de la priorité des besoins vitaux mais bien de la reprise économique, et ce dans des délais courts.
Et les conditions de cette reprise ne mettent que peu l’accent sur la sécurité des personnels, renvoyant au guide des bonnes pratiques élaboré au niveau national.
Le critère principal d’appréciation pour donner le feu vert à toute reprise est de ne pas se faire au détriment des flux de marchandises.
Ainsi, le SNITPECT-FO, ayant réuni le 2 avril 2020 ses représentants présents dans les DIR, encadrant notamment des équipes amenées à intervenir en présentiel :
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confirme partager pleinement l’expression unitaire issue du CHSCT-M du 27 mars 2020
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constate que si les dispositions prises dans ces services au démarrage du confinement l’ont été dans de relatives bonnes conditions, des velléités de redémarrer des chantiers sans lien avec la sécurité immédiate des usagers sont présentes
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attend de la DIT qu’elle apporte l’appui nécessaire, par exemple via une grille de lecture des bonnes questions à se poser en la matière, aux directeurs et directrices de ces structures confrontés à assumer l’aménagement des dispositions d’intervention, avec pour seul prisme la sécurité maximale des agents
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insiste sur le fait que c’est l’expression et l’analyse des agents et encadrants qui connaissent les conditions réelles d’intervention qui doit primer, notamment sur toute reprise en main des préfets de département, qui concourrait au risque de plus de morceler les pratiques au sein d’une même DIR, sur la base de seules considérations financières
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attend aussi bien auprès de ses services que de la préfectorale, un positionnement au plus haut niveau du ministère, clair, ferme et allant dans le sens de la sécurité maximale des quelques interventions devant malgré tout être réalisées
Nul doute que ces préoccupations sont similaires et partagées par bien des ITPE, exerçant dans d’autres services et départements ministériels.
La tenue du CTM exceptionnel le 06 avril aura confirmé le flottement et la faiblesse du pilotage actuel par les cadres dirigeants du MTES des dispositifs d’adaptation à la crise dans les services du pôle ministériel.