Là où passent les propositions Attali…
La commission Attali dite de libération de la croissance a remis son rapport au président de la République. Le président reçoit ainsi l’énième rapport sur le sujet ; celui-ci n’apporte pas grand-chose de nouveau, son seul mérite est de compiler toutes les plus mauvaises propositions de réforme exprimées ces dernières années. Idéologique, imprégné du discours décliniste le plus caricatural, coûteux, anti-social, parfois démagogique et déconnecté de la réalité, ce rapport est un véritable danger pour la croissance, la protection sociale collective et la pérennité du modèle républicain. Il s’agit d’une tentative de déréglementation massive des politiques publiques que le gouvernement serait bien avisé d’oublier dans un placard.
Quelques exemples : alors que les partenaires sociaux sont parvenus à un compromis pour réformer le marché du travail, la Commission Attali reprend à son compte l’intégralité du programme du MEDEF : liberté pour les entreprises de déroger à la durée légale du travail, facilitation des licenciements, allongement de la durée d’activité, réforme de la représentativité dans le sens souhaité par les libéraux… Sur les retraites, on retiendra la très judicieuse proposition de développement des fonds de pension à la française en pleine tempête boursière.
Sur la grande distribution, les propositions de réforme semblent avoir un temps de retard, plusieurs mesures ont déjà été engagées par ce gouvernement comme par le précédent. En proposant la liberté totale d’installation pour les hypermarchés, ce rapport ne pouvait mieux satisfaire toutes les exigences du lobby de la grande distribution.
Le rapport adopte un point de vue totalement idéologique en proposant d’étendre la concurrence dans tous les domaines : professions réglementées, éducation, services publics, infrastructures. Sous ce rouleau compresseur du tout concurrence, c’est le modèle républicain qui serait mis à mal si ces propositions devaient être retenues.
La remise en cause du principe de précaution remet surtout en cause le travail mené à l’automne dernier par le grenelle de l’environnement. Le rapport passe d’ailleurs très rapidement sur l’exigence du développement durable, en tant que facteur de croissance et gisement d’emplois nouveaux.
La notation des enseignants est un exemple typique de la mesure démagogique et inutile. Il en est de même pour la notation des agents de service public par les usagers. Tout aussi inepte, la construction de villes nouvelles, quand on sait le bilan désastreux de l’expérience identique lancée dans les années 70.
Il faut encore souligner la contradiction manifeste entre la volonté de soutenir l’investissement dans l’éducation, la recherche et l’innovation, qui demande de dégager des moyens budgétaires conséquents alors que le rapport propose la réduction des dépenses publiques, à moins de vendre l’école au privé.
La proposition de TVA sociale et de transfert des cotisations sociales vers la CSG et la TVA est une nouvelle tentative d’étatisation de la sécurité sociale, sans assurer la pérennité de son financement. Ce ne sont pas de nouvelles franchises sur les remboursements médicaux, injustes socialement et source de culpabilisation des malades qui apporteront une solution.
En revanche, pas de plan de relance à l’horizon. Ce sont donc les salariés qui doivent en prendre l’initiative, en revendiquant des hausses de salaires et l’augmentation de leur pouvoir d’achat, pour soutenir la consommation, la croissance et l’emploi.
Communiqué FO du mercredi 23 janvier 2008
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Le rapport Attila : Par où son cheval passe… (bis)
Le rapport Attila est donc sorti. Chaque proposition, ou presque, est une vraie bombe et il y en a 316…
A coté, la RGPP fait presque figure de simple canif !
Suppression des Départements (mesure 260), des agences à la place des services publics (248 et aussi 256 et 148), regrouper les services de l’Etat au niveau des régions, plus de services départementaux de l’Etat (voir pages 192 et suivantes), instaurer une LOLF pour la FPT (265), limitation du nombre de ministères (240), abandon du principe de précaution, représentativité des OS revue, droit du travail, suppression de professions réglementées, externalisation à outrance, assurance maladie, formation (et écoles),…
Tout est passé à la moulinette avec des arguments simplistes et démagogiques.
Notre analyse des finalités de la RGPP prend ici tout son sens et ce rapport a au moins l’avantage d’être sans équivoque sur le modèle de référence…