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3. Les ITPE sont-ils des pions ?
En consultant un petit manuel d’échecs, on apprend que les pions sont les pièces qui sont toujours en première ligne et que l’on peut théoriquement sacrifier sans trop d’états d’âme. Théoriquement, car si on va jusqu’à la partie stratégie, on découvre qu’ils ont pour effet d’interdire ou de permettre l’accès des cases aux autres pièces et vont donc exercer une influence considérable sur le jeu des figures. Détail important : après un long et dur cheminement, le pion peut être promu, qui fou, qui tour, qui cavalier, qui reine même. Arrivé là à force de ténacité, il démontre exactement les même capacités que les autres figures, tout en leur apportant un avantage décisif. Cela mérite d’être médité… En somme, seuls les mauvais stratèges considèrent les pions comme des pièces secondaires.
Or, au grand jeu de la réorganisation, il semble que les bons stratèges ne soient pas légion. Ils agitent donc les pions en tous sens, sans ordre, sans peur de les gâcher, sans plus d’égards pour les promus, préférant d’ailleurs éviter que ceux-ci ne se multiplient. Et qu’importe si au final… le roi est nu. Jeu de gribouille, où l’on ne joue que pour soi et où l’on évite soigneusement d’expliquer la tactique aux pions, des fois qu’ils en auraient une meilleure ; voire qu’ils auraient simplement l’envie de ne pas perdre le sens du jeu, ce qu’ils s’obstinent à appeler le service public de l’aménagement et du développement durables.
Alors, ainsi ignoré, déconsidéré et bringuebalé, il arrive que le pion soit déboussolé. Ne sachant rien des coups à venir, il est soulagé quand on lui donne une case où se poser. Tant pis si le fond de l’échiquier devient inaccessible. Tant pis si presque toutes les cases semblent bouchées ou sans intérêt. Tant pis même s’il est destiné, plus tard, à être mangé. Mais ça, il ne le voit pas toujours puisqu’il veut encore croire aux beaux discours.
Pourtant, il n’y a pas de fatalité. La solution se trouve encore dans notre petit manuel. On y lit : « tout seul, un pion ne vaut pas grand chose.
Lorsqu’ils sont solidaires cependant, les pions gagnent en souplesse et en force. » Au détour, on relève aussi que les pions… ne reculent jamais.
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